Tu t’es déjà demandé pourquoi par message on écrit souvent « t’es où » au lieu de « tu es où » ?
Est-ce que c’est poli ?
Par message, on écrit souvent comme on parle dans la vie de tous les jours. Or il y a toujours une légère différence entre le français écrit et le français oral.
Mais alors, quand peut-on utiliser la contraction « t’ » du pronom personnel « tu » ?
Il est vrai qu’en français on met beaucoup de formes de politesse, parfois trop !
Voyons rapidement comment passer d’un niveau de langage soutenu et poli à un niveau de langage familier et courant.
J’ai rendez-vous avec…
…une personne que je ne connais pas, pour un entretien professionnel. Je la vouvoie.
- Vous êtes où ?
…une/un collègue avec qui je m’entends bien. Je la/le tutoie.
- tu es où ?
… un/une amie(e), je le/la tutoie avec la forme contractée.
- t’es où ?
Comment expliquer ce phénomène ?
La contraction de “tu as” en “t’as” est un processus naturel dans l’évolution de la langue française, comme dans de nombreuses autres langues.
Cela s’explique par plusieurs facteurs :
Efficacité de la communication :
Dans la langue orale, il y a une tendance naturelle à simplifier et à accélérer la communication. “T’as” est plus rapide et plus facile à dire que “tu as”, ce qui le rend pratique dans la conversation rapide et informelle.
Tu le sais, les francophones natifs adorent les abréviations et ne prononcent pas tous les mots.
Les puristes te diront qu’il faut dire “je ne sais pas” alors qu’en réalité, études linguistiques à l’appui, le “ne” à l’oral tend à disparaître dans beaucoup de régions de la francophonie.
Économie linguistique :
La contraction reflète le principe d’économie linguistique, où les locuteurs tendent à utiliser des formes plus courtes et plus simples pour exprimer la même idée. Cela permet une communication plus efficace avec moins d’effort.
Plusieurs études universitaires en linguistique ont exploré cette tendance à la contraction dans la langue française :
“La phonétique et la phonologie du français contemporain : tendances et variations” : Cette étude examine comment les sons et les structures phonétiques du français évoluent avec le temps. Elle souligne que des contractions comme “t’as” sont des exemples de changements phonétiques motivés par la facilité de prononciation et l’évolution des normes sociales.
“La sociolinguistique du français : variations régionales et sociales” : Cette recherche se penche sur les différences dans la façon de parler le français selon les régions et les groupes sociaux. Elle montre que des formes contractées telles que “t’as” peuvent varier en fréquence et en acceptabilité selon les régions et les milieux sociaux.
“Le français parlé : études sur l’oralité” : Cette étude se concentre spécifiquement sur le français parlé et illustre comment la langue orale diffère de la langue écrite, notamment par des phénomènes de contraction et d’élision.
Tu veux comprendre comment utiliser cette forme dans toutes les situations ? Dans ce podcast, je te donne la possibilité d’aller au plus près de la langue française, des contextes formels aux cercles familiers.
Disclaimer : si tu apprends le français, tu dois faire très attention avec les francophones natifs concernant la contraction à l’oral. En effet, certains d’entre eux qu’on appelle puristes ou policiers du bon usage te diront que “t’as” à la place de “tu as” n’est pas correct. C’est totalement faux et il faut faire très attention avec ce type de discours car même s’ils sont contre l’évolution de la langue orale, le français, comme toutes les langues, évolue avec leur temps.
📖 Chapitres :
- Quelle est la différence entre “tu as” et “t’as” ?
- Pourquoi les francophones disent plutôt “t’as” à l’oral ?
- Quelle est la forme la plus utilisée entre “tu as” et “t’as” ?
- Est-ce que “t’as” est formel ou informel ?
- Définition du hiatus dans la langue française
- Différence entre le français académique et le français oral
La transcription de cet épisode est disponible dans le Club de Yasmine (abonnement) et dans le Tome 1 du livre “Le Français avec Yasmine”, sur Amazon (ISBN 978-2-9585998-4-3).